Aux problèmes spécifiques aux secteurs.
Convaincus que vous saurez prendre, dans l'intérêt général les mesures qui s'imposent,nous vous remercions de
votre sollicitude et vous présentons
notre cahier de revendications.
Pour permettre une meilleure compréhension de notre cahier, nous allons
examiner l'évolution dans le traitement
de nos revendications essentielles. En
effet, ces quatre dernières années, nos
revendications ont concerné:
La revalorisation du SMIG;
La création du Conseil National du
Travail, organe de régulation du dialo
gue social;
La réforme du code du travail et du
statut général de la Fonction publique;
La révision du statut agro industriel;
(...)
RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL
ET DU STATUT GÉNÉRAL
DE LA FONCTION PUBLIQUE
La réforme du code du travail et du
statut général de la Fonction publique
ont fait l'objet de l'organisation du
forum social. Le 1er mai 2008, nous
avons exigé une matrice d'actions et un
chronogramme clair de mise en oeuvre
des résolutions du forum.
(...)
GRILLE INDEMNITAIRE
Des décrets adoptés en ce qui concer
ne l'enseignement supérieur et les cadres supérieurs de santé sont dans leur
phase de mise en oeuvre.
Un texte a été pris en ce qui concerne
les agents des Douanes, des Eaux et
forêts, du Ministère de la Fonction
publique. Un projet est en cours en ce
qui concerne les Ingénieurs.
Les Secrétaires attendent la signature
d'un texte qui prendrait en compte
l'institution de leur grille indemnitaire.
LA RETRAITE
Le texte relatif à l'augmentation de la
limite d'âge pour faire valoir ses droits à la retraite est entré en application.
Désormais seule la retraite d'âge est
retenue et varie de 57 à 65 ans selon
les catégories d'emploi.
LE CODE DU TRAVAIL
L'année dernière nous avons expliqué
les raisons qui nous fondent dans notre
conviction qu'il faut modifier le code
du travail. Nous avons eu un séminaire à Grand Bassam pour ouvrir le
chantier. Nous demandons au Ministre
de la Fonction publique et de l'emploi
d'en faire une priorité pour qu'avant la
fin de l'année 2010, nous ayons adopté
un nouveau code du travail. .
En attendant, quelques problèmes peuvent être résolus.
Nous attendons la décision modifiant
l'âge de la retraite de 55 ans à 57 et 60
ans. Pour l'instant, nous avons un problème relatif à ceux qui sont nés vers.
Dans certaines entreprises, on se propose de les mettre à la retraite dès le 1er janvier de leur année de naissance.
Nous pensons qu'ainsi, on les met à la
retraite à 54 ans révolus. Nous souhaitons que des dispositions légales soient
prises pour les mettre à la retraite le 31
décembre comme cela se fait dans
nombre d'entreprises. Nous soulignons
l'urgence de la situation dans le cas de
certaines entreprises comme Côte
d'Ivoire télécom.
Nous terminerons par des revendications spécifiques à certains secteurs
AU NIVEAU DU SECTEUR
PUBLIC DE L'INFORMATION
Indexation des retenues de pension sur
les salaires RTl pour qu'à la retraite les
pensions soient calculées sur cette
base;
Changement de statut de l'ISTC;
AU TITRE DE LA SICOGI
Il y a deux ans, nous avons posé un
problème relatif à la crise sociale intervenue à la SICOGI au terme de laquelle 25% du personnel a été licencié.
Nous avons posé le problème de la justesse de cette mesure. Vous avez
demandé au Ministre de la Fonction
publique et de l'Emploi de saisir le
Conseil national du Travail. Le
Conseil a rendu sa délibération qui
indique très clairement que la direction
est responsable de tout ce qui est arrivé. Nous attendons l'application des
recommandations du Conseil National
du Travail dont la plus importante est
la réintégration pure et simple des travailleurs.
AU TITRE DES
AGENTS DE LA POSTE
La Poste se porte très mal depuis
quelques années. Elle est même sous
perfusion même si on peut noter que les arriérés de salaires sont passés de 4
mois à 1 mois. Un plan de redressement est en cours. Notre souhait est
que cela soit précédé d'un audit du secteur pour plus d'efficacité. Nous en
profitons pour nous réjouir de ce
qu'une reconnaissance écrite de dette
est en cours d'élaboration avec
l'ancien directeur Konan Kan Omer
qui sera signé très bientôt. Les postiers
pensent que vous les avez abandonnés
et souhaitent,
Monsieur le Président, que vous rameniez la Poste sur les rails.
AU TITRE DES AGENTS DU
MINISTÈRE DES Mines ET DE
L'ENERGIE
Institution de primes, indemnités, frais
de contrôle et modalités de répartition
au personnel qui ont tous fait l'objet de
projets de texte;
AGENTS JOURNALIERS
La reforme de 1992 au niveau du statut général de la Fonction publique a
souhaité la suppression des agents
journaliers. Cependant, force est de
reconnaître que certains secteurs sensibles, comme la santé et l'éducation ont
dû maintenir pour nécessité de service,
certains agents journaliers.
La FESACI avait demandé dans ces
conditions qu'une procédure soit engagée pour leur réintégration dans la
Fonction publique. Au niveau du secteur de la santé, le problème semble
avoir trouvé une solution. Nous espérons qu'une solution sera trouvée pour
les autres secteurs. Ainsi, pourraient être réglé dans le même temps les problèmes d'harmonisation de salaire,
l'adhésion à la MUGEF CI, ""
TRAVAILLEURS DE LA SG4-SECURICOR
Application des primes de panier et
revalorisation de la grille salariale
existante.
TRAVAILLEURS DE FILTISAC
Lutte acharnée contre l'importation
anarchique des sacs,
Concurrence déloyale à FILTISAC.
Augmentation de salaire qui sont blo
qués depuis 10 ans
LE COUT DU TRANSPORT PUBLIC
Monsieur le Président,
Les revendications présentées n'ont
qu'un objectif: l'amélioration des nos
conditions de vie et de travail. C'est
pourquoi, au delà des revendications
sectorielles, je voudrais parler du coût
de la vie.
Il est vrai que pour plusieurs raisons,
les prix varient dans de nombreux secteurs. Nous allons nous intéresser ici à
l'augmentation du coût du carburant
qui induit toutes les autres hausses.
Dans un passé très récent, les
Gouvernements ivoiriens subventionnaient le prix du carburant à l'occasion
de certaines hausses du brut au plan
international.
Aujourd'hui, une des exigences du
programme PPTE est de pratiquer la
vérité des prix. Dans ce cadre, le
Gouvernement a mis en place un système de réajustement automatique des
prix des produits pétroliers en fonction
des corps internationaux du pétrole.
Dans cette même logique, nous avons
exigé la mise en place d'un système de
réajustement automatique du coût des
transports en fonction des hausses des
cours des produits pétroliers. Cela n'a
pas été fait et nous venons de vivre une
crise du transport.
Quels enseignements pouvons nous en
tirer?
Une grève des gbaka, taxis et woro
woro perturbe fortement l'activité économique;
La SOTRA est incapable d'assurer le
service minimum;
Les Ivoiriens souffrent, mais malheureusement nous constatons oh combien la ville devient belle, sans nuisance sonore et atmosphérique excessives
pendant ces grèves, ce qui indique à
nos amis transporteurs qu'autant ils
sont utiles, autant ils doivent prendre
conscience de leur capacité de nuisan
ce du fait de leur indiscipline.
Nous tirons la conclusion que la Côte
d'Ivoire mérite un système de transport
public mieux organisé et plus soucieux
de l'environnement. Ce type de
transport ne devant constituer qu'une
solution d'appoint.
Nous allons plus loin, pour indiquer
qu'une commission de réajustement de
prix mettrait les Ivoiriens à l'abri de
fluctuations fantaisistes. Nous allons
donner un seul exemple. Prenons une
ligne de woro woro allant de Saint
Jean aux Deux Plateaux, au niveau de
la station Olybiya. La distance est
d'environ 5 km. En tenant compte de
l'âge avancé des voitures, des nombreux arrêts et redémarrage nous estimons la consommation à 20L de gasoil
aux 100 km. Il faut dans ces conditions, le de gas oil pour couvrir la distance de 5 km. Pour une augmentation
de 30 F sur le litre de gasoil, chaque
passager (4 minimum) supporte une
hausse tarifaire de 7,5 F. En tenant
compte de facteurs divers, nous pouvons concéder une augmentation nette
de 10 F. Le même raisonnement nous
permet d'aboutir à une augmentation
tarifaire de 50 F par passager si
l'augmentation du gasoil est de 200 F
par litre. Vous voyez qu'on est très loin
de cette réalité et que seul le consommateur final est perdant à chaque hausse du coût du pétrole. Je signale par
ailleurs qu'à la suite de 2 baisses successives en 2008, les tarifs des gbaka
et woro woro sont restés inchangés.
Nous demandons au Gouvernement,
en association avec les consommateurs
de veiller à la mise en place du système de réajustement automatique du
coût du transport.
Voici, Monsieur le Président de la
République, la synthèse de nos préoccupations en ce jour mémorable du 1er Mai 2009. De la satisfaction de ces
revendications dépend la paix sociale
si importante pour tous.
Nous ne pouvons pas exposer nos
revendications sans évoquer la sortie
de crise.
Deux questions sont en ce moment en
discussion. Il s'agit des listes électorales et du désarmement. L'ancien
Président de la CEI a posé un acte
frauduleux en tentant d'inscrire par une
opération non autorisée, 429 000 électeurs sur la liste provisoire. Il est sur
prenant qu'il ait eu des soutiens dans la
classe politique. Par cet acte, il jette un
discrédit sur la liste. IL est par conséquent normal que cette liste fasse
l'objet d'un audit et que les documents
ayant servi à l'inscription des pétitionnaires soient vérifiés. C'est à cette
condition que tous les candidats peuvent être rassurés. La seconde question
est relative au désarmement. Regardez
comment à partir de certaines officines
politiques, notamment occidentales,
on veut créer une division artificielle
entre le désarmement et les élections.
Même lorsque le Premier Ministre se
prononce dans Jeune Afrique, il
indique qu'il n'a pas signé un accord
avec l'entourage du Président GBAGBO et que ce dernier ne lui a jamais dit
qu'il était préoccupé par le désarme
ment avant les élections. Monsieur le
Premier Ministre, je ne suis pas
convaincu que la solution aux problèmes des Ivoiriens se trouve dans la lecture de vos confidences avec le
Président de la République même si
cela peut donner lieu à de belles pro
menades sur la lagune. Il s'agit pour
eux de s'en tenir à ce que vous avez
accepté de couché sur papier pour donner l'Accord Politique de
Ouagadougou.
Pour nous, le désarmement est une exi
gence démocratique si nous voulons
avoir des élections transparentes et
justes mais aussi une exigence d'ordre éthique puisque nous ne pouvons pas
nous mettre ensemble dans un
Gouvernement pour gérer une zone
tandis que l'autre reste aux mains de
ceux avec lesquels nous avons un
accord.
Les hommes politiques doivent accepter de discuter en mettant en avant
l'intérêt de la Côte d'Ivoire.
Au terme de ce développement, je
salue les Ivoiriens pour leur mobilisation exceptionnelle. Le processus de
sortie de crise coûte cher. Jusqu'à
décembre 2009, elle aura été évaluée à
665,1 milliards de nos francs.
Nous en profitons pour saluer la
Communauté internationale pour son
aide si appréciable qui s'élève à 32,2
milliards de nos francs, soit 4,85%.
Comme vous le voyez, mesdames et
messieurs, la sortie de crise est supportée essentiellement par la Côte
d'Ivoire. Je le dis parce que pour certains Ivoiriens, si certains représentants de la communauté internationale
se permettent d'intervenir de façon
aussi bruyante sur ce processus, c'est
parce que c'est eux qui la financent.
Comme nous venons de vous le
démontrer, une telle affirmation heurte
violemment la vérité. Mesdames,
Messieurs, je m'adresse aux
Occidentaux) ayez un peu de respect
pour nous.
La FESACI appelle la classe politique à ne pas sacrifier la Côte d'Ivoire dans
l'univers de ses contradictions sur les
questions fondamentales. Je demande
solennellement à tous de s'accorder sur
l'essentiel. C'est pourquoi, je me per
met d'évoquer trois questions délicates: la question de la préférence nationale, le tribalisme et le rapport de l'Etat
aux religions.
Les problèmes relatifs à la xénophobie, l'exclusion, l'ivoirité sont évoqués
sans partir de faits. Tenez, de 1991 à
1993, lorsque monsieur OUATTARA a été Premier Ministre, il a nommé deux
personnalités dans son cabinet: monsieur TOURE Sydia, directeur de cabinet et monsieur KOUPACHI,
conseiller technique principal.
Quelques années plus tard, monsieur
TOURE Sydia est devenu Premier
Ministre dans son pays, la Guinée et
monsieur KOUPATCHI, est devenu
ministre des Finances dans son pays, le
Benin, Imaginez un instant qu'un dossier relatif à un contentieux entre la
Côte d'Ivoire et la Guinée ait été soumis à monsieur Sydia, quel aurait été
son sort? C'est là, la question essen
tielle. Que personne ne veuille complexer les Ivoiriens sur ces questions,
Si les traiter de cette façon, c'est être
xénophobe, ivoiritaire, oui, nous assumons la xénophobie et l'ivoirité. Que
les Hommes politiques ne s'amusent
pas avec ces questions importantes.
Monsieur le Premier Ministre, en
lisant les raisons officielles de votre
lutte figure en bonne place la lutte
contre le tribalisme et l'exclusion. Sur
ce terrain, je vous encourage. Certains
esprits chagrins racontent, comme
savent le faire beaucoup d'Ivoiriens,
que dans les Ministères qui vous ont été confiés ainsi qu'à vos alliés, au
moins 90% des directeurs centraux et
les membres des cabinets sont du
Nord. Comme je ne crois pas du tout
en ces manoeuvres dont l'objectif est
de réduire la portée de vos actions, la
FESACI demande que le débat sur
cette question soit ouvert. Nous vous
demandons d'instruire l'inspection
générale d'Etat aux fins de produire
un rapport sur la question en commençant par donner de 2003 à maintenant
les pourcentages par région de tous les
directeurs centraux et des membres des différents cabinets ministériels.
Ce rapport pourrait servir de texte
d'orientation à un colloque sur la
question.
Venons en à la question des religions.
L'Etat de Côte d'Ivoire est laïc.
Lorsque nous avons eu un Ministère
chargé des Cultes, nous avons cru naïvement qu'enfin la Côte d'Ivoire se
dotait d'un instrument pour réglementer la pratique religieuse et avons
applaudi des deux mains. Nous étions
loin d'imaginer qu'on venait ainsi de
créer une grande agence de voyage
pour l'organisation du hadj.
Or, d'énormes problèmes existent. Si
aujourd'hui vous construisez ou achetez une maison et que votre voisin dit
qu'il a vu Jésus, vous êtes un homme
mort. Vous allez subir des nuisances
sonores inqualifiables. Il faut réglementer cela.
L'autre jour dans Frat Mat, je me suis
rendu compte que les musulmans lors
d'une Conférence de Presse ont estimé
que la subvention pour le hadj 2009
estimé à 13 milliards devrait être audité tant le montant heurte leur conscience. Sur ce point, il faut rendre un
hommage appuyé à cette communau-
té qui a accepté ouvertement de traiter
de la question car en vérité, toutes les
communautés religieuses reçoivent
des financements au même titre que le
musulmans mais, n'en parlent jamais.
Je souhaite que le débat s'ouvre.
Aucun Président de Côte d'Ivoire
depuis Houphouët n'aura le courage
d'arrêter l'escalade par lui même au
risque de perdre des électeurs. Ils sont
devenus prisonniers de cette pratique.
Or, il faut en sortir car on ne devrait
pas mobiliser des fonds publics aussi élevés pour permettre à des individus
d'aller prendre une option sur le paradis, car c'est à ça que revient un pèlerinage à la Mecque, à Lourdes, à
Fatima, à Rome où que sais je encore.
Dans ces conditions, la société civile
doit introduire une proposition de loi
pour permettre un financement officiel mais plafonné des organisations
religieuses pour ne pas atteindre ces
niveaux.
Monsieur le Président,
C'est sur cette note d'espoir que je
souhaite bonne fête du travail à tous,
je vous remercie.
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